Ce gentilé désigne une résidente du Nunavut, un vaste territoire septentrional canadien. L’illustratrice Annie Pootoogook est nunavutoise.
Je ne connais presque rien des imaginaires autochtones, comme tant d’autres lectrices et lecteurs pourtant intellectuellement curieux. J’ai entrepris de les découvrir en lisant quelques autrices et auteurs : Natasha Kanapé Fontaine, Naomi Fontaine, Thomas King, Michel Jean, Dawn Dumont, Isabelle Picard, etc.
Je connais encore moins l’art autochtone. Aujourd’hui, toutefois, je tombe sur la page couverture du recueil de nouvelles de Norma Dunning, « Annie Muktuk », que voici.

Je suis charmée par ces formes féminines rebondies, par la posture de cette femme qui se livre à l’activité consistant à « se faire belle ». Elle semble sûre de sa beauté, de son potentiel de séduction, du pouvoir de sa féminité. Ceci m’interpelle fortement. Je suis intriguée. Voici les informations que j’ai glanées au fil de mes errances sur l’ami Google.
____________________________
L’artiste nunavutoise Annie Pootoogook (1969-2016), née à Cape Dorset, explorait et célébrait dans ses œuvres sa communauté nordique.
Fille des artistes inuit Eegyvudluk et Napachie et petite-fille du célèbre Pitseolak Ashoona, Pootoogook dessinait la vie inuit contemporaine. Ses œuvres lui ont valu une reconnaissance nationale et internationale.
En 2006, Pootoogook a reçu le prestigieux prix Sobey pour les arts soulignant la vision singulière de l’artiste. Son œuvre a été présentée dans des expositions internationales d’art contemporain, dont la documenta 12 à Kassel, en Allemagne.
Le matin du 19 septembre 2016, le corps d’Annie Pootoogook a été retrouvé dans la rivière Rideau, à Ottawa.
Annie Pootoogook fait désormais partie des milliers de femmes autochtones disparues ou assassinées.
_______________________________
Mon coeur est infiniment attristé du destin tragique de cette artiste. Par contre, je trouve un brin de consolation lorsque j’admire l’une de ses oeuvres, empreintes de beauté et de douce naïveté.
______________________________
Je lirai donc le recueil de Norma Dunning, autrice qui a eu aussi un parcours particulier. En effet, elle a entrepris des études universitaires, notamment une mineure en création littéraire, à l’âge de 50 ans! Ce fut là une décision judicieuse, car elle remportera quelques années plus tard le Prix du Gouverneur Général du Canada avec un autre recueil de nouvelles : « Tainna: The Unseen Ones, Short Stories ».
D’autant plus que le recueil « Annie Muktuk » est traduit par Daniel Grenier, dont j’avais tant apprécié la traduction des oeuvres de Dawn Dumont. Cela promet des heures de joyeuse découverte d’un nouvel univers!