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Ailes de la poésie

Saltimbanques

Dans la plaine les baladins

S’éloignent au long des jardins

Devant l’huis des auberges grises

Par les villages sans églises

Et les enfants s’en vont devant

Les autres suivent en rêvant

Chaque arbre fruitier se résigne

Quand de très loin ils lui font signe

Ils ont des poids ronds ou carrés

Des tambours des cerceaux dorés

L’ours et le singe animaux sages

Quêtent des sous sur leur passage

(Guillaume Apollinaire, 1880-1918)

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