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Ailes de la poésie

Poème sans titre, tiré du recueil Mort et printemps, de Lucie Delarue-Mardrus

L’écriture qui n’est, souvent distrait, qu’un geste

Je sens que j’en ai peur parfois.

Quelle sorcellerie au bout de ces trois doigts!

Je change, moi; je meurs. Identique, elle reste.

Elle traverse des siècles, conservant,

Dans sa minuscule volute,

Cette nervosité d’une seule minute

Sur laquelle, plus tard, des yeux iront rêvant.

Une plume, un papier, de l’encre, peu de chose,

Un comble de fragilité.

Et cependant, moi morte et mon époque close,

On retrouvera là ma personnalité.

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